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Le procès du camion charnier en Angleterre a abordé vendredi à Paris les évènements de la nuit du 22 au 23 octobre 2019 au cours de laquelle 39 migrants vietnamiens ont été retrouvés morts dans la remorque d’un camion.
Après plus de deux semaines à interroger les responsables de l’organisation du transport et de l’hébergement des migrants, l’audience de vendredi a permis d’évoquer brièvement les victimes de cette tragédie.
Sur l’écran d »un vidéoprojecteur, la présidente du tribunal a diffusé le visage des 39 victimes: les photos de 31 hommes et huit femmes, dont quatre mineurs, tous originaires du Vietnam et âgés de 15 à 44 ans.
« Beaucoup ne sont pas représentées, notamment par peur de représailles », explique Claire Bratel qui défend les familles de sept victimes.
Celles-ci « viennent de familles très pauvres », « elles visaient le Royaume-Uni en raison des contrôles d’identité moindres, de la langue et aussi pour récupérer assez d’argent en travaillant pour l’envoyer à leur famille », poursuit l’avocate. « Pour eux, ces jeunes étaient l’espoir d’améliorer leurs conditions de vie. »
Une fois que les victimes « sont arrivées en France, elles ont toutes été traitées par les réseaux de passeurs dans des conditions qui manquaient d’humanité, ont été dans des transports sans être informées de ce qui les attendaient, leur sort inéluctable », blâme Me Bratel.
A l’issue des investigations, les enquêteurs ont pu retracer leur parcours. « Sur les 42 téléphones retrouvés dans la remorque, 25 avaient activé des relais à Créteil » d’où étaient pris en charge de nombreux candidats au passage en Angleterre, a rappelé la présidente dans son rapport.
Le matin du 22 octobre 2019, 39 personnes étaient montées dans la remorque d’un camion frigorifique à Bierne (Nord).
Le conteneur était parti du port belge de Zeebruges en direction de l’Angleterre où a eu lieu la macabre découverte après une nuit de voyage, le 23 octobre 2019, dans la zone industrielle de Grays, à l’est de Londres.
Les migrants étaient morts d’asphyxie et d’hyperthermie, en raison de la chaleur et du manque d’oxygène dans l’espace confiné du conteneur.
« Les familles sont endeuillées. Elles ont en commun d’être endettées, elles continuent de rembourser la somme pour le passage, autour de 20.000 euros, mais aussi des dettes pour le rapatriement des corps vers le Vietnam, qui peut coûter 5.000 euros. Ce sont des situations extrêmement dures », a affirmé Me Bratel.
Dix-neuf prévenus de nationalité vietnamienne, française, chinoise, algérienne et marocaine sont jugés en correctionnelle jusqu’au 10 novembre pour leur participation à un vaste réseau d’immigration clandestine du Vietnam vers l’Europe.
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