Ce texte, dont le thème est « la justice », vient d’être remarqué sur internet, notre staff est heureux de vous en reproduire le contenu le plus remarquable dans cette publication.
Son titre saisissant (« Comment le Gabon maltraite un ressortissant français ») parle de lui-même.
Sachez que l’écrivain (présenté sous le nom d’anonymat
) est connu et fiable.
Le papier a été édité à une date indiquée 2022-06-04 09:40:00.
Voici sa tribune : « Brice Laccruche Alihanga, de nationalité française, exerçait les fonctions de directeur de cabinet du président de la République gabonaise jusqu’à la date de son arrestation, le 3 décembre 2019. Il est, depuis cette date, détenu à la prison centrale de Libreville, dans des conditions constitutives de traitements inhumains et dégradants. Sa situation est révélatrice du sort qui peut être réservé à certains des 1650 français détenus à travers le monde. L’accusation reproche à Monsieur Laccruche d’avoir détourné des fonds publics, sans jamais avoir été en mesure de fournir quelque précision que ce soit sur la matérialité des faits qu’il aurait commis et ce, malgré les demandes qui ont été faites, à de nombreuses reprises, par sa défense. Au-delà de la question tenant au fond du dossier, se pose aujourd’hui, de façon cruciale, la question des conditions de sa détention.
Un juge d’instruction parisien a ouvert une information pour séquestration arbitraire. Par ailleurs, saisi par la défense de Monsieur Laccruche, Le Groupe de travail des Nations-Unies sur la détention arbitraire a émis, le 24 novembre 2020, un avis d’une extrême sévérité pour les autorités gabonaises, considérant que la détention de notre compatriote est arbitraire, exigeant sa remise en liberté immédiate, et fustigeant ses conditions de détention, assimilables à des actes de torture. Le Groupe de travail sur la détention arbitraire constitue d’un des organes des Nations-Unies constitués aux fins de veiller au respect des libertés les plus fondamentales de la personne humaine. Il est composé de hautes personnalités, de différentes nationalités, et d’une parfaite indépendance. Le gouvernement gabonais, qui a accepté la compétence de cette institution, puisqu’il a fait valoir ses observations à l’occasion d’une procédure parfaitement contradictoire, a refusé de respecter les termes de l’avis rendu. Bien plus, les conditions de détention de Monsieur Laccruche se sont encore aggravées. Ce ressortissant français a perdu plus de 30 kilos et son organisme s’affaiblit de jour en jour. Les autorités gabonaises ont finalement consenti à lui faire subir un scanner.
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Les conditions de détention de Monsieur Laccruche se sont encore aggravées
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Le compte-rendu de cet examen a été soumis à plusieurs services d’oncologie français et marocains, parmi lesquels l’Institut Paoli-Calmettes de Marseille. Tous confirment qu’il est infiniment probable que Monsieur Laccruche souffre d’une tumeur colorectale exigeant des examens complémentaires et des soins urgents. Malheureusement, les autorités gabonaises persistent à soutenir qu’il ne s’agirait que d’un embarras gastrique mineur et lui refusent les soins que son état de santé exige, confirmant ainsi l’intention de poursuivre le traitement inhumain et dégradant qui lui est infligé depuis son arrestation. Il ne fait pas de doute que les autorités diplomatiques françaises à Libreville tentent de permettre la prise en charge médicale de ce ressortissant français.
Aucun espoir ne semble toutefois exister à ce jour quant à un éventuel transfert dans un établissement hospitalier indépendant. Le traitement carcéral réservé à ce détenu est, aux termes de l’avis des Nations-Unies, constitutif tout à la fois d’une séquestration arbitraire, mais aussi d’actes de torture et de traitements inhumains. Il est donc impérieusement attendu des autorités françaises qu’elles mettent tout en œuvre, au titre de la protection consulaire, pour qu’il soit mis un terme au calvaire de notre compatriote, avant qu’il ne soit trop tard. Cette protection prévoit en effet, aux termes du décret du 4 mai 2018, qu’une assistance doit être apportée aux ressortissants français victimes d’un crime ou d’un délit à l’étranger. La détention de Monsieur Laccruche Alihanga ne saurait évidemment justifier que ses droits, en qualité de victime de crimes de la plus extrême gravité soient méconnus, sauf à cautionner des pratiques barbares d’un autre âge. »
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