Il est jugé, à Chartres, en comparution immédiate, pour conduite d’un véhicule malgré l’annulation de son permis et refus d’obtempérer avec mise en danger de la vie des policiers, vers lesquels il aurait foncé pour échapper au contrôle.

Dans leur rapport concernant les faits survenus le 9 juin à Vernouillet, les policiers ont précisé. En patrouille, ils croisent une puissante Audi A3 qui roule à grande vitesse. « Nous avons fait demi-tour, actionné nos gyrophares et nous avons tenté de rattraper l’Audi pour contrôler le conducteur. »

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Mais, visiblement, ce dernier n’avait pas l’intention de se laisser rattraper. « Comme il nous distançait, nous avons lancé un appel radio », ont noté les fonctionnaires de police.

Une patrouille de la Brigade anticriminalité (Bac) se trouvait sur le chemin du fuyard. Les policiers de la Bac décident de mettre leur voiture en travers, au rond-point de la route de Garnay, à Vernouillet.

« Nous l’avons vu arriver. Nous savions qu’à la vitesse à laquelle il roulait, il ne pourrait pas s’arrêter », notent-ils dans leur rapport.

Une fuite de courte durée

Les policiers, postés à l’extérieur de leur voiture, s’écartent rapidement, alors que l’Audi parvient à passer sur le bas-côté.

Son chauffeur en perd le contrôle. Il finit sa course contre un réverbère, avant de s’enfuir dans un bois tout proche. Les policiers parviennent à le retrouver, caché dans un bosquet.

« Il a été interpellé sans difficulté », ont relevé les fonctionnaires de police.

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Le Drouais n’est pas un inconnu. Ni de la police, ni de la justice. Il a déjà été condamné à quatre reprises pour refus d’obtempérer et mise en danger de la vie d’autrui.

Son permis de conduire était annulé et la voiture était faussement immatriculée. Dans le coffre, les policiers ont mis la main sur un fusil à pompe et sur 400 € en espèces.

« Oui j’ai conduit sans permis. Vous vouliez que j’y aille en avion ? »

À son procès, le Drouais reconnaît le refus d’obtempérer. « J’ai eu peur. Je n’avais pas de permis et j’avais consommé des stupéfiants. » Il explique que l’une de ses connaissances lui aurait confié la voiture « pour l’emmener chez le garagiste. Les 400 €, c’était pour le régler. »

Il prétend qu’il ignorait la présence du fusil à pompe dans le coffre. Pourtant, ses affaires personnelles étaient posées dessus.

Une enquête distincte sur la présence de l’arme a été ordonnée par le procureur.

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« Vous étiez déjà mis en cause, dans un autre dossier, pour défaut de permis et refus d’obtempérer », remarque la procureure de la République.

« Vous deviez justifier de vos démarches auprès de votre conseillère d’insertion. Il y a trois jours, vous êtes venue la rencontrer, au volant de la voiture de votre compagne, alors que vous n’avez toujours pas de permis. Comment expliquez-vous ça ? »

« Vous vouliez que j’y aille comment ? En avion ? », ironise le Drouais, ce qui a avant tout le don d’attiser la colère de la magistrate. « C’est un danger public », assure-t-elle, avant de réclamer une peine « extrêmement ferme ».

« Ça aurait pu être un carnage », rebondit Maître Vincent Rivierre, l’avocat des policiers. « C’est une question d’actualité. Encore une fois, mes clients ont vu la mort passer à quelques centimètres d’eux. Et, même s’ils avaient sorti leurs armes, ils n’ont pas tiré. »

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Jacques Joannopoulos
Twitter : @jjoann – lecho