Nous allons mettre en pleine lumière ce texte qui vient d’être publié, dont le sujet est «la justice».
Le titre (la gestion de Didier Gailhaguet signalée à la justice, après un rapport accablant) est sans confusion.
Annoncé sous le nom «d’anonymat
», l’écrivain est reconnu comme quelqu’un de sérieux.
Les révélations communiquées sont en conséquence évaluées conformes.
La date de parution est 2023-06-03 09:24:00.
Voici lle « papier » :
Carte bancaire de la fédération utilisée indûment, menaces, absence de transparence des contrats, rémunérations de sportifs en dehors des clous : la gestion de la Fédération française des sports de glace (FFSG) par Didier Gailhaguet fait l’objet d’un rapport d’inspection accablant publié samedi. Les faits ont été signalés à la justice par la FFSG.
Ancien président omnipotent de la fédération (1998-2004/2007-2020), Didier Gailhaguet n’est officiellement plus aux manettes depuis trois ans, depuis qu’il a été poussé à la démission pour avoir couvert un entraîneur mis en cause pour viols et agressions sexuelles. Mais sa gestion va peut-être désormais passer par la case justice après le rapport accablant de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR).
« La mission établit les nombreux manquements qui ont marqué la gouvernance de la fédération avant 2020, dont certains peuvent relever du pénal », a résumé la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, dans un tweet. Ces « manquements » ont été signalés au procureur de la République.
Confirmation de soupçons d’influence à la présidence
Cette inspection avait été décidée dans la foulée de l’élection de l’actuelle présidente de la FFSG, Gwenaëlle Noury en juin 2022, très fortement soupçonnée d’avoir été téléguidée par Didier Gailhaguet. Le rapport confirme ces soupçons, expliquant que l’élection « a été influencée » et que « cette démarche visait clairement à permettre de reprendre la maîtrise de la gouvernance fédérale par dirigeants interposés ». A l’issue des 130 auditions, ce rapport d’inspection constitue un réquisitoire implacable contre la gestion de l’ex-président.
Dans les faits signalés à la justice pénale :
- « utilisation de la carte bancaire de la fédération pour des dépenses inappropriées et parfois sans justificatifs »
- « absence de transparence dans la gestion de certains contrats de prestations de services et de conseils importants avec des sociétés historiquement liées à la FFSG, pour des coûts parfois très élevés au travers de relations interpersonnelles opaques avec l’ancienne équipe dirigeante et administrative »
- « le cumul d’activités d’un salarié » de la FFSG avec « celle de président d’une société prestataire » de 2014 à 2019
- « des modalités non réglementaires de rémunération de sportifs de haut niveau et des activités d’agents sportifs non déclarés »
- « une gestion opaque de la billetterie » avant 2020
- « des menaces et tentatives d’intimidation des dirigeants actuels »
- destruction d’archives à la « déchiqueteuse », aussi répréhensible pénalement, peu de temps avant la fin du mandat de Didier Gailhaguet
De nombreux départs
Depuis l’hiver 2020 et l’affaire Abitbol, la championne qui a raconté avoir été violée à l’adolescence par son ancien entraîneur Gilles Beyer, aujourd’hui décédé, la FFSG rencontre des difficultés de gestion. « Les effets de la crise de 2020, ayant mis en cause plus d’une vingtaine d’entraîneurs pour des violences sexuelles et sexistes, sont encore très présents », relève ce rapport, évoquant « clivages » et « rivalités entre clubs, entre entraîneurs, entre disciplines, entre anciens sportifs ».
Après l’élection de juin 2022, au cours de laquelle la sortante Nathalie Péchalat avait clairement accusé Didier Gailhaguet de tirer les ficelles, la FFSG a continué de s’enfoncer dans la crise. « Successions de trois trésoriers et deux secrétaires généraux en onze mois », relève le rapport. Parmi eux, l’ancien champion de ski nautique Patrice Martin, secrétaire général évincé en octobre 2022, qui avait accusé la tête de la fédération de « copinage » et d’« entre-soi », considérant que « beaucoup de gens » étaient toujours en contact avec Didier Gailhaguet.
Dernier épisode en date et retournement inattendu de Gwenaëlle Noury en mai, concomitant avec la fin du rapport d’inspection : elle a évincé six membres du bureau, proches de Didier Gailhaguet. Et a expliqué avoir subi des « pressions » et « des intimidations » émanant de lui qui voulait faire d’elle sa « marionnette ».
Compte tenu de ce rapport, la prochaine assemblée générale le 17 juin promet encore d’être agitée. Une situation qui sera suivie « de manière précise et dans la durée par le ministère ».
Bibliographie :
Condamnés à vivre : justice, meurtriers et victimes,Le livre .
Le livre noir des violences sexuelles,A voir et à lire. . Disponible sur internet.
Une justice toujours spécialisée pour les mineurs ?,Le livre .