Voilà qui va vous convenir : Un nouveau post que je viens de repérer sur internet et que nous vous proposons ci-dessous. La thématique est « la justice ».
Son titre (Tribunal de Perpignan : il continuait de toucher la retraite de sa tante, morte depuis plus de 20 ans) est sans confusion.
Identifié sous le nom «d’anonymat
», l’auteur est reconnu comme quelqu’un de sérieux pour d’autres posts qu’il a publiés sur internet.
Les infos communiquées sont par conséquent appréciées valables.
Le post a été édité à une date notée 2022-11-20 07:53:00.
Le septuagénaire comparaissait le 15 novembre 2022 devant le tribunal correctionnel de Perpignan pour escroquerie au préjudice de quatre organismes sociaux – MSA, Carsat, Ircantec, caisse des dépôts et consignation – de 1993 à 2015.
« Vous êtes un expert dans l’art de noyer le poisson en eaux troubles », lance le président au prévenu sans réussir véritablement à l’hameçonner. Deux bouffées de ventoline, l’homme, 74 ans et 2 jours, lunettes noires, est arrivé à la barre l’air aussi confus que ses explications pour plonger illico le tribunal dans son monde d’affabulations ubuesques.
Né en Espagne, raconte-t-il, sa mère « travaillait pour les fachos à Barcelone ». Envoyé en France chez un oncle, il a aussi été placé à la DDASS, casé dans un sanatorium pour sa tuberculose, puis dans une famille d’accueil. Mais le mis en cause a plus d’une biographie dans son sac. Sa famille, dit-il, a été décimée dans un attentat au Pays basque à Guernica en 1979. Lui a eu « le poumon perforé par un éclat de véhicule ». Aucune trace de ce crime dans les archives. Qu’importe, il continue. À 31 ans, il est parti faire l’armée en Espagne. « C’est pas un peu tard ? », s’étonne le président. « Non, j’étais soutien de famille et puis à cette époque, en 1979, avec Franco, ils prenaient tout le monde ». « Mais Franco était mort depuis 4 ans déjà ! » « Ah bon ».
Il en faudra plus pour ferrer ce septuagénaire. Professeur d’histoire et de philosophie, il aurait aussi travaillé dans la police montée espagnole, serait rentré comme électronicien chez Dunlop en Haute-Savoie entre une dépression et deux embolies pulmonaires, mélange-t-il.
« Moi, je ne suis pas trop famille »
Toujours est-il qu’en 1993, il est dans les P.-O., et retire tous les mois de l’argent sur le compte de sa tante, alimenté uniquement par le versement des pensions de retraite (MSA, Carsat, Ircantec, caisse des dépôts et consignation). Il a procuration. Un courrier, signé de la vieille dame, a été envoyé en ce sens. Bien sûr, c’est lui qui a écrit la lettre. Comme toutes les autres, bourrées des mêmes fautes, expédiées en son nom avec les faux certificats de vie. Celle pour expliquer que sa tante est partie vivre dans un village dont il a oublié le nom en Andalousie. Celle pour jeter sa « malédiction » sur les responsables de la MSA. Ou celle enfin où il confie « je crains que ma tante ne soit plus de ce monde ».
Et pour cause. La Carsat nourrit des soupçons, lance un contrôle et obtient en novembre 2015 l’état civil espagnol confirmant l’arnaque. La vieille dame est morte depuis plus de 20 ans ! En 1993, à 86 ans. Et pendant tout ce temps, le neveu a caché son décès pour toucher les arrérages de la pension. Pour un total estimé à près de 100 000 euros. « Je ne savais pas qu’elle était morte », s’embrouille le neveu, tantôt écroulé en larmes, tantôt pointant un doigt accusateur sur les avocats des parties civiles. « Si je suis un escroc, comment ça se fait que je ne peux pas me payer une bicyclette ? Je donnais l’argent à des cousins pour payer la maison de retraite. Je leur ai fait confiance ». Des cousins dont il taira l’identité « vu le contexte géopolitique, pour ma sécurité et la leur ». « Mais cette tante vous l’avez vue quand pour la dernière fois ? », interroge encore le président. « Je la connaissais sans la connaître. Moi, je ne suis pas trop famille. C’était en 2006, elle est passée me voir ». « Et elle était comment ? » « Elle était normale ». « Mais elle n’était plus de ce monde depuis 15 ans ! »
Une vraie anguille. Que la justice a finalement relâché : 12 mois de prison avec sursis simple, soit 6 mois de moins que les réquisitions du parquet.
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