J’ai repéré un éditorial sur le web dont le sujet est «la justice».
Le titre (Au tribunal de Versailles, huit ans de suspicion et une relaxe dans un dossier de « bébé secoué ») est sans équivoque.
Le rédacteur (présenté sous la signature d’anonymat
) est connu et fiable.
L’article dont il s’agit :
Ils voudraient expliquer et expliquer encore au juge unique qui les écoute tout ce qu’ils ont vécu. Elle commence une phrase, il la poursuit. Ils ont tant à dire que leurs mots butent et s’emmêlent. Derrière eux – le perçoivent-ils ? – il y a les murmures des autres prévenus qui attendent leur tour et les soupirs agacés des avocats qui trouvent que décidément, les quatre heures consacrées à ce premier dossier, appelé lundi 28 novembre à l’audience correctionnelle du tribunal de Versailles, sont bien trop longues. Mais cela fait huit ans, presque jour pour jour, que Daniel et Caroline M. sont suspectés de violences volontaires sur leur fils Victor, alors âgé de 8 mois et qu’ils espèrent voir reconnaître leur innocence.
Le 12 novembre 2014, le procureur de la République de Versailles était destinataire d’un signalement de l’hôpital Necker, à Paris. L’enfant admis quelques jours plus tôt aux urgences de neurochirurgie pédiatrique, présentait, au regard des premiers examens cliniques, « un hématome sous-dural chronique bilatéral avec saignement aigu droit et des hémorragies rétiniennes ». Le rapport du médecin concluait : « Selon les recommandations de la Haute Autorité de la santé (HAS), le diagnostic de traumatisme crânien infligé par secouement est hautement probable. »
La brigade des mineurs est saisie, et Daniel et Caroline M., qui passaient leurs jours et leurs nuits à l’hôpital aux côtés de Victor, sont aussitôt mis à l’écart. Aux enquêteurs, qui les entendent sous le régime de la garde à vue, ils répètent ce qu’ils ont déjà dit aux médecins. Le 5 novembre 2014, le père de Caroline M. est allé chercher son petit-fils chez la nourrice pour le ramener chez ses parents. En arrivant devant leur pavillon, il a chuté sur le bitume avec l’enfant dans ses bras. Alerté par « le regard vide » de Victor, Daniel M. a appelé les pompiers et l’enfant a été hospitalisé.
Une information judiciaire est ouverte. La première expertise, puis le complément d’expertise sollicités par la juge d’instruction, sont formels : la chute de Victor, dans les bras de son grand-père, ne saurait expliquer à elle seule les constatations médicales, notamment les hémorragies rétiniennes. L’enfant, affirment les experts, « a été victime d’un ou plusieurs épisodes de secousses violentes qui peuvent remonter aux alentours du 10 octobre 2014 », soit près d’un mois plus tôt. La vie de Daniel et Caroline M. est passée au crible. Il est ingénieur, elle est fonctionnaire, Victor est leur fils unique, ils ont eu recours à un don d’ovocytes après de longues années d’espoir infructueux. Ils ont l’un et l’autre 40 ans lorsqu’ils deviennent enfin parents. Pendant six mois, ils se sont relayés à la maison autour du bébé, né prématuré, puis l’ont confié la journée à une nourrice agréée. Des parents aimants, inquiets, très protecteurs, disent unanimement les proches. « Un père psychorigide », nuance la pédiatre qu’ils consultaient régulièrement. Des colères, des gestes brusques ? Daniel M. en reconnaît spontanément un, une nuit, alors que son fils criait. Mais secouer l’enfant, non, ça jamais, répète-t-il. La nourrice fait elle aussi l’objet de renseignements. Elle est mise hors de cause. La suspicion reste sur Daniel et Caroline M.
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